Communiqué de presse

Paris, le 3 septembre 2020
Comprendre la méthode Montessori 5 questions
Pourquoi avoir inventé une pédagogie alternative au système classique ?
A l’issue de la 1ère Guerre Mondiale, Maria Montessori est choquée par l’état, en lambeaux, des relations humaines ; elle réfléchit aux causes de ce traumatisme et donc à une autre façon d’éveiller les êtres humains -en commençant donc par les enfants afin d’éviter de nouveaux conflits entre les hommes. Innovante et audacieuse, Maria Montessori est une humaniste convaincue.
Pourquoi la pédagogie de Maria Montessori est si prometteuse ?
Première femme médecin d’Italie, elle propose une méthode approfondissant les liens entre la médecine, justement, et l’éducation. C’est en observant longuement les enfants de l’orphelinat du quartier de San Lorenzo à Rome qu’elle développe sa pédagogie « scientifique ». Celle-ci consiste à considérer l’enfant avec un regard scientifique, c’est à – dire : l’accueillir dans toute sa globalité, prenant en compte son environnement, son histoire, sa personnalité, sa famille, ses passions, son entourage. Elle ne s’occupe pas seulement d’apprendre à lire et à écrire à un enfant ; mais elle considère l’enfant comme un tout qu’il est nécessaire de bien comprendre – et donc d’observer- pour pouvoir ensuite soutenir ses capacités et accompagner son développement.
Maria Montessori propose donc sa nouvelle pédagogie qui s’inspire des travaux de deux médecins français du XIXème siècle, Mr.Seguin (médecin psychiatre) et Itard (médecin spécialiste de la surdité et de l’éducation spécialisée). Sur le modèle crée par Itard, elle fabrique et fait évoluer le matériel qu’elle décide de mettre au service des enfants ‘normaux’. Son matériel et l’environnement proposés aux enfants avec lesquels elle travaille, les rend heureux et autonomes. Par ses observations, ses recherches et ses découvertes, elle acquière la certitude qu’une pédagogie doit soutenir le jeune enfant de façon individuelle et personnalisée. En respectant les étapes de développement de l’enfant qu’elle appelle « périodes sensibles », Maria Montessori initie la pertinence de l’introduction du travail (ex. les ‘lettres rugueuses’) en fonction de l’observation que l’on a faite de l’enfant.
Ainsi, grâce à un soutien particulier, dans un cadre adapté à ses besoins, un enfant apprend et se développe par lui-même.
Dans quel courant s’inscrit cette pédagogie ?
Très vite, au sein de ses Maisons des enfants, sa pédagogie rencontre un grand succès et s’inscrit dans le courant des éducations dite « Nouvelles » et « alternatives ». La pédagogie de Maria Montessori fait partie du réseau des écoles alternatives, portées par d’autres pédagogues de renom : Fernand Oury, Augustin Freinet, Ovide Decroly, etc qui ont tous proposé, au début du XXème siècle, de changer le regard porté sur l’enfant et de se mettre à son niveau. L’enfant devient à travers les yeux de ces pédagogues, un être capable de communiquer avec le monde extérieur si l’on se met à son écoute et que l’on apprend sa manière à lui de s’exprimer. Ils·elles sont convaincu·e·s que l’enfant porte en lui-même les germes de son propre développement. Certains de ces pédagogues ont d’ailleurs été considérés à l’époque, comme subversifs par rapport à l’ordre de l’éducation traditionnellement établi. Les écoles alternatives s’inscrivent non en opposition mais en complément de l’école publique reconnue pour son inclusion historique de tous les enfants de la République dans un cadre laïque et gratuit.
Qu’en est-il aujourd’hui de l’actualité de cette méthode ?
Cette pédagogie que l’on peut appeler aujourd’hui pédagogie active, rend l’enfant acteur de ses propres connaissances, de son propre développement.« Les enfants ne font pas ce qu’ils veulent mais veulent ce qu’ils font » Maria Montessori.
Les enfants ont un besoin d’activité, d’être acteur, de faire des choix, le libre choix ; cela s’inscrit dans la nature d’un enfant.
Ainsi le matériel et l’environnement que proposent les classes Montessori permettent aux enfants d’être acteurs et de s’éveiller. L’attitude nouvelle de l’éducateur, qui initie et accompagne l’enfant dans ses découvertes, le respect de chacun dans son individualité, sont les conditions d’un bon développement sensoriel, social et affectif de l’enfant. Cette pédagogie est encore aujourd’hui une solution d’éducation alternative pour nos enfants, qui, aujourd’hui comme hier, ont besoin d’être ACTEURS de leur propre développement.
Concrètement, comment l’enfant apprend dans une école Montessori ?
Les enfants sont invités par l’environnement – le matériel à disposition sur des étagères, l’activité des autres enfants – voire dans certains cas par les adultes, à choisir un matériel ou un jeu à leur convenance ; le libre choix est une première notion. D’autre part, ce matériel permet de faire passer les apprentissages concrètement par les sensations, le corps de l’enfant. L’objectif est bien de « faire sien » les apprentissages abstraits tels que les lettres ou les chiffres ou plus tard la géométrie ou la géographie…
Et c’est ainsi, en étant acteurs, que les enfants apprennent et conservent leurs apprentissages pour leur vie entière.
Créé en 1990, Le Groupe Coopératif Plaisir d’enfance est une structure, spécialiste des pédagogies actives. Le projet pédagogique de Plaisir d’Enfance propose de manière générale des visées humanistes, au service de l’évolution naturelle de l’enfant. Il s’appuie, pour l’école maternelle et élémentaire sur la pédagogie de Maria Montessori et pour les crèches sur l’approche Pikler. Le Groupe Coopératif Plaisir d’enfance est composé de 12 crèches qui accueillent les tout-petits entre 6 mois et 3 ans, d’une école maternelle et une école élémentaire qui accueillent les enfants jusqu’à 11 ans.
Chaque année, parents et élèves renouvellent leur confiance à l’équipe de Plaisir d’Enfance et attestent de leur satisfaction totale. Fort de son succès, le groupe se développe et regroupe de nouvelles structures notamment dans le sud-est de la France.
Présidé par Boniface N’CHO depuis 2015, le groupe est transformé en SCOP pour suivre ses convictions et instaurer une dynamique vertueuse qui repose sur un mode de gouvernance coopératif, circulaire et collectif.